Arête Sud de l'Aiguille du Génépi (Argentière) - 28 Août 2014

Après une bonne nuit de sommeil, je passe récupérer Claire devant chez elle afin de prendre la première benne des Grands Montets. Nous trouverons donc à 8 heures 10 des instructeurs du CNISAG (Centre National d'Instruction du Ski et de l'Alpinime de la Gendarmerie) et leurs stagiaires qui partent soit pour la Petite Verte ou l'Eperon de Bayère. Un goût de remake de l'été dernier. Il n'y a plus qu'à apprendre à skier correctement en toute neige tout terrain pour poursuivre le stage du DQTM (Diplôme de Qualification Techniques Montagne) cet hiver.

Descriptif de la voie depuis le refuge d'Argentière:

• Altitude min / max : 2771m / 3059m
• Altitude du début des difficultés : 2890m
• Dénivelé des difficultés : 250m
• Dénivelé de l'approche : 125m
• Configuration : pilier
• Orientation principale : S
• Type d'itinéraire : boucle / retour au pied de la voie ou au refuge
• Temps de parcours : 1 jour
• Cotation globale : D
• Engagement : II
• Qualité de l'équipement en place : P2
• Cotation libre et obligatoire : 5b

C'est parti pour 2h de marche, descente du top des grands, passage dans la moraine du Rognon avant de prendre pied sur le glacier d'Argentière et de le remonter jusqu'au refuge. Une première pour moi en mode estival!

Demandons conseil rapidement à la gardienne pour savoir où se trouve exactement la voie. "C'est facile vous pouvez remonter droit dans les blocs, c'est juste derrière, ou suivre la sente et bifurquer à gauche de la Grenouille, elle est bien caractéristique". Tout facile pour elle qui connaît les alentours du refuge comme son jardin! Nous trouverons bien la fameuse grenouille (un gros bloc) et repèrerons rapidement la voie.

Deux cordées viennent de se lancer dans la voie mais après vérifications sur le topo, ils ne semblent pas suivre l'itinéraire, étant déjà parti trop à droite dès la deuxième longueur.

Claire part en premier, je la retrouverais mais après avoir un peu triché, m'étant servi d'une cordelette en place m'ayant aidé pour me décaler sur la droite. Décidément, la première longueur, c'est toujours dur!!!

Nous retrouvons au relai une des cordées, il s'agit de Brésiliens en trip en Europe pour deux moi. Ils nous expliquent brièvement en anglais qu'ils sont là pour faire des photos. Nous nous retrouverons deux relais au dessus puis plus rien,. A nous la solitude!

Je pars dans la deuxième longueur, une traversée facile sur 5-6 mètres puis de jolies fissures à remonter. Non sure de moi, je protège tout bien comme il faut, mieux vaut trop que pas assez (surtout pour le moral)!

S'en suivront deux longueurs un peu plus facile puis voilà qu'une belle et assez raide longueur se profile, sur de belles écailles. Claire ayant fait cette dernière, aura la gentillesse de me laisser les deux dernières décrites comme "pas difficiles mais impressionnantes".

Effectivement, elles furent assez sympathiques, originales quoi. D'abord un rateau de chèvre à enjamber pour basculer de l'autre côté et déescalader puis un long rasoir impossible à protéger.

Et nous voilà déjà au rappel, c'est déjà fini. Snif, c'était bien joli en tout cas.

Le rappel d'un peu moins de 30m nous déposera au pied d'une brèche. Et là Claire me fait remarquer que l'on a laissé les chaussures au pied de la voie! Et oui, c'est vrai, je n'y avais même pas pensé! Nous franchissons la brèche, redescendons sur quelques mètres par des gradins faciles et rejoignons le pierrier qui nous ramènera au pays de la délivrance des pieds, les grosses! Qui l'eu cru que l'on soit si contentes de les retrouver! Bon j'avoue ce n'était certes pas des plus confortable mais ce n'était pas la mort et ça n'a du durer que 10 minutes.

Nous regardons la montre, il n'est pas tout à fait 15h, yes nous allons peut être réussir à avoir la dernière benne. Le téléphérique fermant à 17h.

Nous passons remercier la gardienne du refuge et lui dire que tout c'est bien passé, que nous redescendons et hop c'est parti. Nous suivons les points jaunes sur la moraine et prenons pied sur le glacier. Nous décidons de ne pas se rencorder, ni de mettre les crampons pour redescendre, celui ci ayant pris le soleil et ayant vu le profil à la montée.

Nous repèrerons un carré jaune se coup ci, nous indiquant l'endroit où il faut remonter dans la moraine pour éviter de descendre dans un glacier trop ouvert. Et c'est reparti, nous suivons de nouveau les fameux points jaune. Ca zigzage, ça descend, ça traverse, ça n'en fini plus. Nous arriverons même sur des échelles qu'il faut descendre et retournons prendre pied plus bas sur le glacier. Je finis par me demander si nous allons un jour arriver à la gare de Lognan ou si nous allons être trop bas.

Nous regardons l'heure, il est déjà 16h40, il ne reste plus que 20 minutes, nous commençons à trottiner, avec le gros sac sur le dos et les grosses. Claire s'arrêtera rapidement me disant "Vas y attrapes la benne, je redescendrai à pied moi, ça me saoule". Pas moyen de louper la benne, je continue de courir. Aller on va y arriver! Je ne veux pas me taper 700 mètres de dénivelés à descendre en rab. Je jette un coup d'oeil derrière et m'apercoit que Claire me suit ;)

Moins cinq, aller on va y arriver, enfin j'espère! On finit par décider de crier "s'il vous plaît" afin que le cabinier nous repère et nous attende. Mais bon nous ne verrons personne.

L'histoire fini bien puisque nous arriverons au point de contrôle à 16h59! Trop de la chance, dernière benne!

C'est décidée, c'était une journée PARFAITE! En descendant, j'observe depuis la benne, tous les lacets bien ch...ts que nous aurions du descendre si on n'avait pas couru ces 20 fichues dernières minutes, c'était jouissif.